Le jour où j'ai eu des enfants, je me suis promis que je les protégerais de tout. Je crois qu'à l'instant où ma Gripette s'est installé dans mon bedon je me suis dit que je ferais tout mon possible afin que mes enfants n'aient que le meilleur, que je me donnerais corps et âme pour les protéger de la maladie, de la tristesse, de l'horreur et de tout ce qui pourrait heurter leur petit coeur.
Lorsque je suis en colère, lorsque j'ai de la peine ou que j'ai un trop plein de négatif, j'essaie toujours que ça ne paraisse pas, j'essaie de ne pas transmettre ça à ma puce et à mon petit homme. Et plus ils vieillissent, plus j'y fais attention parce que je me rends compte que ma fille est une vraie éponge. Elle est capable de mettre des mots sur certains sentiments, elle nous dit qu'elle a peur, qu'elle a de la peine et qu'elle est fâchée. Et elle nomme ces mêmes sentiments sur les gens qu'elle voit à la télé, dans les livres ou dans la vraie vie. Ça transparaît aussi dans son attitude, dans sa façon d'être. Raison de plus pour faire attention à ce à quoi elle est confrontée.
En fin de semaine passée, pour la première fois, ma fille a été confrontée au vrai chagrin. Le chien de mon beau-frère est décédé... Son chien c'était comme son fils. Il avait 7 ans. Pas très vieux peut-être, mais pour sa race oui. La dernière année a été plus difficile, mon beau-frère utilisait parfois une rampe pour que le chien grimpe dans son camion. Mais ce chien là, c'était comme son fils. Et malheureusement il n'est pas mort de sa belle mort. Et mon beau-frère n'était pas là lorsque c'est arrivé... Toute la famille (mon chum, son frère et sa blonde et mes beaux-parents) ont été très secoués, personne ne s'y attendaient et tout le monde a eu de la peine, beaucoup de peine. À chaque fois qu'on se voyait, quelqu'un pleurait ou était émotif.
Je trouvais ça difficile pour ma fille, elle semblait perturbée, mais surtout, elle venait me voir à chaque fois que quelqu'un pleurait et me disait: "Mononc' X a peine... Y pleure". Et une fois où mon beau-frère avait de la misère à se consoler, elle est allée le voir et lui a dit "câlin". Pour la première fois, ma Gripette de 20 mois a été confrontée à la vraie de vraie peine, mais surtout, pour la première fois elle a démontré de la compassion...
Et ça m'a fait réaliser que même si je veux protéger ma fille de tout ce qui est difficile, de tout ce qui n'est pas amour, papillon, arc-en-ciel et pouliche, elle sera mise, tôt ou tard, devant des choses qui ne seront pas toujours aussi belles que je le voudrais. Et que c'est aussi bien qu'elle ait les outils et la force pour y être confrontée.
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