Faire ma journée!

Je suis un peu sauvage... Je n'aime pas trop discuter avec les étrangers trop... envahissants disons! Particulièrement lorsque ça concerne mes enfants, encore plus quand les gens essaient de les pognasser! J'ai une bulle plutôt large! 

Je faisais du petit magasinage avec mon gros pâté dans un centre d'achat très tranquille de mon coin, le repère des personnes âgées qui s'assoient aux tables du coin restaurant, même s'il n'y a plus de restaurants... Vous voyez le genre?

Je m'arrête pour remettre l'habit de neige de mon garçon avant de sortir dehors. Je suis une bécoteuse dans la vie. Pis quand je vois mes enfants, j'ai juste envie de les fencher!!!! Je les trouve mangeable, que voulez-vous! Donc j'habille mon garçon, tout en lui donnant une volée de becs.

Je vois-tu pas Mamie s'avancer en me disant: "C'est ton premier han?" Pas le temps de lui répondre qu'elle me dit: "Quand je t'ai vu l'embrasser comme ça, avec les yeux plein d'amour, les frissons m'ont passé à grandeur! C'est de toute beauté de vous voir!"

Ça m'a tellement fait du bien! Sans le savoir, Mamie a vraiment fait ma journée! Un beau commentaire qui m'a réchauffé le coeur.

Dégueulasse...

Mise en contexte. J'habite dans un rue en forme de fer à cheval, à travers le-dit fer à cheval, il y a une autre petite rue. J'habite à une extrémité du fer à cheval, mon beau-frère dans la p'tite rue. 

Cette semaine il m'envoie un message portant sur l'accusation et l'arrestation d'un homme pour possession et distribution de matériel pornographique. Ma première réaction: Ça ne se dit même pas sur les internets! De toutes les déviances de la Terre, celle-là m’écœure tout particulièrement. Ma deuxième réaction: Ben calvaire, il reste à l'autre bout de ma rue. Rue soit dit en passant où il y a des enfants dans minimum une maison sur deux...

Habituellement j'entends ce genre de nouvelle et ça me perturbe. Je pense aux enfants... Le coeur me serre. Je pense au gars qui a une solide déviance et qui a clairement besoin d'aide ou d'électrochocs, c'est selon! Sauf que cette fois-ci ça me touche particulièrement. Il habite dans ma rue.

J'ai deux enfants. Présentement de 6 mois et de 2 ans. La garderie de ma fille est le coin de rue suivant. Mon neveu et ma nièce restent à côté. Éventuellement mes enfants vont aller d'eux-mêmes chez leur oncle et leur tante. Le déviant reste à mi-chemin entre nos maisons. Je prends des marches avec mes enfants dans la rue. Un jour ils vont jouer seuls derrière la maison.

Pis là, j'ai mal au coeur. J'ai envie de vomir en pensant à cet énergumène-là, mais le coeur me serre bien plus en pensant à ce qui va suivre...

Parce que le gars a été libéré en attendant son procès. C'est vrai, il n'a plus le droit d'avoir d'ordinateur ni de connexion internet. Mais son problème s'arrête-t-il là? Les images lui suffisent-elles? Est-ce qu'il va aller plus loin? Sa pulsion ne pouvant être assouvie puisque ses sources lui ont été confisquées, il va faire quoi?

J'ai fait mes devoirs avant de venir écrire. J'ai bien lu. J'ai même demandé à une connaissance qui est avocat de bien diriger ma réflexion. Le gars sera jugé selon la nature et la quantité du matériel, l'âge des enfants, l'utilisation qu'il en faisait, s'il payait ou faisait payer si il en a produit lui-même. Et également si il a un dossier criminel, s'il se reconnaît coupable et qu'est-ce qu'il est prêt à faire pour sa "rééducation".

Il risque de faire de la prison. Pardon. Il risque une peine maximale de 5 à 10 ans. Sauf qu'énormément de cas se terminent par une peine de quelques mois à purger dans la collectivité jumelée à une thérapie pour régler son problème... 

Et c'est là que le coeur me serre. Parce qu'il reste à 15 maisons de chez nous. Parce qu'un jour, ce gars-là aura terminé ses 9 mois de sentence à purger dans la collectivité et ses 24 mois de probation. Parce qu'il aura ensuite accès à un ordinateur, il pourra retourner au parc au coin de la rue. Parce qu'il pourra marcher dans la rue et recommencer sa vie "comme si de rien n'était".

J'ai mal au coeur...

Mot d'enfant

Ma Gripette qui me dit: "Maman, veut manger une feuille!"

 "Une feuille?!? Ben non mon amour, on mange pas ça des feuilles..." 

Et bien évidemment vient une petite crisette de J'ai-2-ans-je-m'exprime-comme-je-peux-tu-comprends-rien-pis-ça-fait-sauter-un-fusible-dans-mon-coco!

Et elle me répète à l'infini + 1000: "Mamaaaan, veut manger une feuuuuilllle"

Pour finir par ajouter: "Du gougourt au feuilleeeeee" 

"Du yogourt aux feuilles? Mais mon amour, t'en inventes, on n'a pas ça du yogourt aux feuilles! On a du yogourt au citron, aux mûres et à l'érable, maiiis..." 

Pas le temps de finir ma phrase! J'allume!

J'avais déjà entendu du yogourt aux fleurs pour le yogourt à la vanille, mais jamais du yogourt aux feuilles pour du yogourt à l'érable!

Le chat est sorti du sac

Je crois que c'était le soir des 6 mois de mon gros pâté.

Je chialais un peu en me couchant (lire ici j'avais une p'tite émotion). Et finalement, ma petite émotion s'est faufilée dans la mini craque qu'il y avait et la mini craque s'est transformé en Grand Canyon et a laissé sortir tooooute une crise existentielle. Je vous épargne le détail mais en gros la conclusion a été:

"Je suis incapable de me figurer retourner travailler"

J'avais eu le même genre de réflexion à ma fille. Mais c'est parce que je ne voyais pas quelqu'un "prendre ma place". Je ne pouvais concevoir que quelqu'un d'autre la verrait marcher en premier, entendrait ses premiers mots, rirait de ses premières blagues. Je calculais que ma fille passerait X nombre d'heures à la garderie et que moi j'en passerais Y avec elle. Et qu'au final la gardienne deviendrait sûrement sa mère parce que X était plus grand que Y. Finalement je suis retournée travaillée et tout s'est trop bien passé.

Mais là c'est différent.

Ce coup-ci même si je suis rassurée sur le sujet de la garderie, c'est le sujet de la qualité de vie qui m'importe. Mon chum travaille beaucoup, des horaires qui varient selon les saisons et malgré tout l'amour que je lui porte (et c'est énorme), je vous cacherai pas que le rôle du parent c'est à moi qu'il revient. Je gère absolument tout quand il est question de logistique maison-bébé-repas-garderie et compagnie. Quand mon chum est là, il y est à 200% mais malheureusement je ne peux pas trop me fier sur lui parce que ça change beaucoup.

Si je retourne travailler, je vais devoir changer de poste parce que l'horaire ne me convient plus avec ma réalité parentale. Et en changeant de poste, mes dépenses augmentent horriblement (50km de plus par jour avec un F-150 c'est pas négligeable) et là encore l'horaire ne convient pas donc je me retrouve à recouper encore dans mon horaire. Ce qui fait qu'au bout du compte je crois que je vais travailler juste pour payer l'essence et la garderie des enfants. Ah oui! Payer aussi plein de linge neuf parce qu'à l'autre poste je travaillais en vêtements mous et là je vais être dans un bureau chic... Et sûrement plus de restos et de repas prêt-à-emporter parce que je vais toujours être sur le fly!

Bref je réfléchis à tout ça.

Mon premier argument c'est que j'ai envie d'être avec mes enfants comme pas possible. J'ai envie de les voir grandir, évoluer. J'ai envie de leur apprendre 1001 choses. J'ai envie de prendre le temps. De ne pas courir à cause du maudit horaire. J'ai envie d'être patiente, souriante, de ne pas me sentir coincée. J'ai envie que mon chum soit content d'arriver à la maison et d'y retrouver sa blonde et ses enfants heureux et non pas brûlés et stressés de la vie...

Donc la je l'ai dit. À mon chum. À ma mère et même mon père... Et à ma meilleure amie. J'ai dit que j'y pensais. Qu'il fallait que je calcule au niveau financier. Et aussi que je réfléchisse à qu'est-ce que sera mon avenir dans quelques années! Et aussi au fait que je vais être totalement dépendante de mon amoureux point de vue financier.

Ouf. Je me sens étourdie mais en même temps j'ai un gros poids d'enlevé de sur mes épaules!